MARGUERITE DE VALOIS, dite la reine Margot

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Les ami/es de Marguerite

Antoine Du Perier

Les Amours de Pistion et de Fortunie… A la Royne Marguerite. Paris, Thomas de la Ruelle, 1606.

Sur l’épervier qui est aux armoiries.

Va dans le Ciel, Épervier,
Ayant la plume à ton aile,
De l’immortel DU PERRIER,
Cueillir la palme immortelle.

PISTION*  n’est pas mort, il n’a que changé d’âme ;
Celle qui l’animait lui acquit un laurier
Sur l’honneur d’un grand Roi ; celle de DU PERRIER
Le fait après la mort triompher de la lame.

À la Reine Marguerite.

MADAME, si Diane d’Éphèse par ses flatteurs oracles se faisait superstitieusement adorer, avec combien plus de respect et d’honneur doit tout le monde, avec moi, porter son cœur à une si grande Reine, qui, étant de toute la terre aussi bien que de la France la seule MARGUERITE, les brûlera au premier aspect des soleils de ce beau et royal visage, d’une violente et légitime affection à son service.
Ce n’est point une imparfaite main qui vous a faite si parfaite et si belle, ni un menteur Démon qui, comme cette image inanimée, vous anime: mais bien ce Divin Ouvrier, qui pour faire d’avantage admirer sa Toute-puissance, a inspiré en votre Majesté la plus belle de toutes les âmes, et mis en votre visage, comme en un réservé objet de ses yeux, toutes les grâces, les beautés et les délices confusément éparses en la terre et au Ciel; desquelles je désire, Madame, la douce et agréable vue plus impatiemment, par la privation (comme les aveugles) que ceux qui, par une favorable grâce des Cieux, sont honorés de cette heur. Mais ce qui soulage quelque peu le déplaisir que je ressens en mes continuelles ténèbres, c’est que je rends mes désirs plus heureux que mes yeux, les approchant le plus qu’il m’est possible du très humble service de votre Majesté, lorsque plus tous les autres l’éloignent [sic], et qu’obéissant au devoir de fidèle sujet et à l’inclination que j’ai d’être votre très humble serviteur, je voue à votre Majesté, par devoir et par élection, mon esprit et ma vie, comme à ma Reine, et à l’unique Déesse du monde.
de V.M.
Le très humble et très fidèle sujet,
A. Duperrier.

Texte établi par Sophie Cinquin, avec la collaboration d'Éliane Viennot (orthographe et ponctuation modernisées; majuscules respectées sauf cas introduisant des confusions).

mis en ligne le 12.1.2012


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