MARGUERITE DE VALOIS, dite la reine Margot

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Les ami/es de Marguerite

Antoine La Pujade

La Mariade, contenant les louanges de la très-sainte et très-sacrée Vierge Marie. Par Anthoine de La Pujade conseiller & Secretaire des finances de sa Majesté. A très-haute très-puissante & très-illustre Princesse Marguerite Royne Duchesse de Valois. A Bourdeaux, par Simon de Millanges, imprimeur ordinaire du Roy, 1604.

À TRÈS HAUTE, TRÈS Puissante, Très illustre Princesse MARGUERITE Reine, Duchesse de Valois

Émerveillable esprit, dont chacun s’émerveille,
Qui faites admirer tous les plus beaux esprits,
Esprit qu’on peut nommer du monde de la merveille,
Pour le rare savoir qui de vous est compris.
Je vous sacre ces vers, esprit émerveillable,
Entonnés en l’honneur de la Vierge admirable.

Perle unique de France, ô grande Marguerite,
Si je suis téméraire en vous donnant ces vers,
Si cette mienne offrande est pour vous trop petite,
Ne la regardez pas pour cela de travers.
Mais ayant pris en gré de moi la Christiade,
Recevez, s’il vous plaît, ainsi la Mariade.

Le sujet de mes vers, c’est la Vierge Marie,
C’est elle qui m’inspire à fredonner son los.
À son Cantique saint mes chansons je marie,
Les chants de moi chantés sont dans le sien enclos.
Ainsi ne puis-je pas commettre quelque faute,
En vous sacrant le chant d’une Reine si haute,

Si vous eûtes de moi quelquefois agréables
Les vers chantés après ce grand harpeur Hébreu,
Je ne dois à présent être vitupérable,
Chantant après l’épouse et la mère de Dieu ;
C’est une grand’ Princesse et Reine des Princesses,
Qui doit de vous, Princesse, avoir mille caresses.

Ainsi grand’ Reine, ainsi, le Phénix de notre âge,
Bel esprit admiré par tout cet univers,
Si votre esprit le mien à présent encourage
À vous sacrer ici très humblement mes vers,
Prenez en bonne part ma volontaire offrande,
Depuis que je ne puis la vous faire plus grande.

Un grand Roi quelquefois dans sa bouche altérée
Prit de l’eau dans le creux de la main d’un paysan [2 syllabes] ;
Et Dieu reçut en gré d’une veuve éplorée
La maille de laquelle elle lui fit présent.
Veuillez donc ainsi prendre, ô grande MARGUERITE,
Cette offrande de moi, bien qu’elle soit petite.

La Pujade.

Texte établi par Sophie Cinquin, avec la collaboration d'Éliane Viennot (orthographe et ponctuation modernisées; majuscules respectées sauf cas introduisant des confusions).

mis en ligne le 16.5.2018


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