Jacques de Champ-Repus

Eclogue enrichie de trente anagrammes sur cet illustre nom Marguerite de Valois… Rouen, Jean Petit, 1609.

À la Reine Marguerite, Duchesse de Valois, Comtesse de Senlis, d’Auvergne, etc.

MADAME,
De qui la grave Majesté n’aspire et ne respire autre chose que la gloire, et qui, du burin de ses actes vertueux, engrave journellement son nom de plus en plus au front de l’Éternité, Sacré temple où la vertu fait adorer son Image, belle âme de Minerve, si toujours vous avez caressé les Muses Françaises et avez reçu leurs présents d’un bon accueil, promettez-moi, [à moi] leur nouveau nourrisson, d’offrir aux mains de votre grandeur ces jeunes vers avortons de ma plume, qui, bien que mal fournis de plumages et semblant indignes d’adresser leur vol au Ciel de vos louanges, s’estimeront posséder assez de gloire d’être brûlés aux rais d’un si bel objet: voire ce leur sera un honneur qui bondira au-dessus de leur mérite et donnera jusqu’au-delà de leur imagination, si, les jugeant tels qu’ils sont (conçus d’une ardente affection), vous les acceptez et les honorez tant que de les appuyer de votre Royale autorité. Car lors, éclairés d’un si admirable Soleil, je leur ferai voir le jour et les ferai entrer en la lice de l’univers, où, armés d’un si assuré bouclier, ils vaincront les Zoiles [critiques envieux] ennuyeux. Si [bien] qu’alors, je me croirai parvenu à la cime de mon ambition, qui n’est autre que de vivre,
Madame,
Votre très fidèle serviteur,
Jacq de Champ Repus.

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