MARGUERITE DE VALOIS, dite la reine Margot

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Les ami/es de Marguerite

Jacques Corbin

La Royne Marguerite. Où sont descrites la noblesse, la grandeur de ceste grande princesse, sa beauté, ses vertus. Avec un racourcy des dames illustres de l’antiquité… Paris, Jean Berjon, 1605.

À la Reine Marguerite.

Madame, voici le portrait, non point seulement de l’admirable beauté de votre face, mais encore de la grandeur divine de votre âme, et la divinité de vos vertus. Votre Majesté y verra, dépeint en chaque page, ce beau nom qui vous rend immortelle, ou plutôt que vous immortalisez; ce beau nom que le ciel honore, la France adore, et les humains invoquent en leurs adversités. Elle y verra luire ce beau Soleil de Majesté, Soleil sans Éclipse et sans couchant, toujours en son plus clair Midi, qui couvrant de rayons dorés toute la face de l’univers, rend un jour heureux, jour sans ténèbres, à ceux qui se peuvent vanter d’en être éclairés. Mais si de ce grand soleil de beauté, de vertu, de grandeur, je n’en ai pu tirer qu’un petit bril, qu’une petite splendeur, il n’en faut accuser que la faiblesse de mes yeux, qui n’ont pu supporter son éclat, et dont l’éclair m’a souvent contraint d’abaisser ma paupière, et rendre ma main plus pesante et moins hardie. Mirez-vous néanmoins, Auguste Reine, en la petite flamme qui voltige sur le poli de cet airain, et par ce petit atome, par ce petit point, admirez la grandeur de votre propre lumière, que mon âme suit, que mon cœur révère, tout ainsi que le Phénix sous autre Soleil. Sacré rejeton de saint Louis, belle fleur des lys de France, perle céleste, image de la toute Bonté. Recevez ces premiers devoirs de ma dévotion à votre service du même visage que les ouvrages plus polis, et pardonnez à ma jeune hardiesse d’avoir voulu voguer sur la grande mer de vos louanges, voler au Ciel de vos vertus, conduire le saint flambeau de votre gloire. Ce n’est qu’un petit témoignage à votre Majesté, combien je voudrais entreprendre, sous votre royal commandement, pour me faire paraître, Madame, votre très humble et très obéissant serviteur.
Corbin, avocat au Parlement.

Texte établi par Sophie Cinquin, avec la collaboration d'Éliane Viennot (orthographe et ponctuation modernisées; majuscules respectées sauf cas introduisant des confusions).

mis en ligne le 16.1.2012


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