Une entreprise unique, fruit du renouveau des études de genre en littérature, dans laquelle me reviennent les trois chapitres sur «La fin de la Renaissance» – le début de cette période étant traité, comme il se doit en France (où l’on veut croire que le Moyen-Âge a duré dix siècles), par l’excellente Jacqueline Cerquiglini-Toulet.

Ces chapitres (p.219-453) mettent en évidence que l’invention de l’imprimerie, opérationnelle en France dès les années 1470, a eu pour conséquence une inflation sans précédent des discours misogynes, mais aussi l’intensification de la Querelle des femmes, l’acculturation rapide des femmes des milieux aisés, leur accès rapide à l’imprimé… Et que d’autres facteurs sociaux et politiques ont rendu possible, en dépit du renforcement de l’ordre masculin, l’émergence spectaculaire de cette espèce nouvelle qu’on allait bientôt moquer et combattre: l’autrice.

• I. Des héritages lourds
  - 1. L’exclusion des femmes des lieux d’éducation secondaire et supérieure
  - 2. Le monopole des hommes sur la «fonction publique» et les métiers liés au savoir
  - 3. L’accroissement de la suprématie masculine
  - 4. La chasse aux sorcières
  - 5. « La vitupération des femmes »
  
• II. Une période favorable à l’expression des femmes
  - 1. L’invention de l’imprimerie
  - 2. Des femmes au pouvoir
  - 3. Le temps des rois favorables à la puissance des femmes
  - 4. Le temps des intellectuels engagés en faveur des femmes
  - 5. Le temps de la dissidence religieuse, ou l’éternel besoin des femmes
• III. Un monde nouveau : les femmes et leurs écrits
  - 1. La progression des femmes dans le monde de l’imprimé
  - 2. La palette des genres empruntés
  - 3. Stratégies auctoriales : l’exhibition du sujet féminin
  - 4. Discours féminins, discours féministes
  - 5. Discours citoyens
  - 6. Réactions masculines