Première interrogation : 16 noms d’autrices célèbres (Christine de Pizan, Marguerite de Navarre, Labé, Scudéry, Lafayette, Villedieu, Sévigné, Genlis, Staël, Sand, Colette, Yourcenar, Sarraute, Duras, Ernaux, Nothomb)

Réponses : 2 seulement de ces femmes paraissent connues du professeur. Et encore, pas trop: elles totalisent 4 occurrences.

- leçon 3 («Quelques textes phares»): Sévigné, pour dire qu’elle fait partie de la «littérature sans auteurs».

- leçon 7 («La naissance de l’écrivain classique»): Sévigné, citée comme commentatrice («Poète devient ainsi un terme péjoratif de la haute société envers les littérateurs: Mme de Sévigné l'applique de cette manière à Boileau et Racine, pourtant historiographes du roi.»)

- leçon 10 («La disparition élocutoire du poète»): Sévigné, à propos des «fausses lettres de Mme de Sévigné»; Yourcenar, à propos de son pseudonyme.

Seconde interrogation : 9 noms communs (femme, auteure, autrice, auctrix, écrivaine, poétesse, romancière, sexe, misogyne/ie)

Réponses : aucune occurrence pour 7 de ces mots. Poétesse est utilisé 1 fois, à propos d’une autrice fictive. Femme l'est 7 fois, toujours extrait de citations, toujours dans un usage reconduisant les idées reçues sexistes.

- Leçon 3 («Quelques textes phares»), citation de Proust à propos de Sainte-Beuve: «cette fameuse méthode qui, selon Taine, Bourget, tant d'autres, est sa gloire, et qui consiste à interroger avidement, pour comprendre un poète, un écrivain, ceux qui l'ont connu, qui le fréquentaient, qui pourront nous dire comment il se comportait sur l'article femmes, etc., c'est-à-dire précisément sur tous les points où le moi véritable du poète n'est pas en jeu.»; une autre citation, de Taine, à propos d’un personnage qui a confié un secret «à sa femme» (2 fois).

- leçon 6 («Les jeux de la Renaissance»), citation de Rabelais: « Socrates […] simple en meurs, rusticq en vestemens, pauvre de fortune, infortuné en femmes, inepte à tous offices de la republicque»

- leçon 7 («La naissance de l’écrivain classique»), citation du titre Les Femmes savantes

- leçon 10 («La disparition élocutoire du poète»): «Des Élégies de la poétesse grecque Bilitis furent transposées par Pierre Louÿs dans Les Chanson de Bilitis (1895), auxquelles certains universitaires se laissèrent prendre»

- leçon 12 («Conclusion: l’auteur et le droit au respect?»), citation de Paul Morand: «“Dans Montherlant: "Une amie vénale vous laisse tomber." Aucune femme ne laisse jamais tomber un homme; ça n'existe pas; il s'agit, évidemment, d'un garçon. / C'est […] comme quand Proust fait mettre à sa Prisonnière les mains dans la poche de la robe de chambre, oubliant que les peignoirs de femmes n'en ont pas!” Montherlant, Proust auraient-ils accepté ces interprétations? Ou Baudelaire, le Baudelaire de Sartre, si malveillant pour son échec?»

Conclusion en forme de questions pour l’examen final

1. Quelle est, d’après ce cours, la différence entre un auteur et un critique littéraire?

2. Sachant que, dans ce cours, le mot homme revient 75 fois, le mot écrivain 130, le mot auteur 855 (+ 92 auctor), que deviendraient à votre avis ces proportions si les 14 autrices non citées étaient prises en considération?

3. «Aucune femme ne laisse jamais tomber un homme.» A l'aube du XXIe siècle, cet aphorisme vous paraît-il toujours juste?

4. «Nous ne faisons que nous entregloser.», écrivait Antoine Compagnon dans La Seconde main ou le travail de la citation (Seuil, 1979). Qui est ce nous? Peut-il changer?

5. Qu'est-ce qu'une autrice (sachant que le mot existe depuis le latin)?